La Caricature journal (1830-1835)

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La Caricature journal (1830-1835)

La Caricature est un hebdomadaire satirique illustré français créé à Paris par Charles Philipon le 4 novembre 1830 initialement sous le titre « La caricature morale, religieuse, littéraire et scénique ». Honoré Daumier y publia une centaine de caricatures.

En 1832, le titre change pour devenir « La caricature politique, morale, littéraire et scénique ». La Caricature cessa provisoirement de paraître suite aux lois répressives de septembre 1835, consécutives à l’attentat de Fieschi.

L’ensemble des 251 numéros parus de 1830 à 1835 représente un corpus de 2000 pages et 530 lithographies.

Ce périodique illustré est dirigé par son fondateur Charles Philipon jusqu’au début de l’année 1839, avec Auguste Audibert comme rédacteur en chef, puis Louis Desnoyers. Ce périodique est d’abord édité par le marchand d’estampes Aubert, installé au n° 31 de la galerie Vero-Dodat. Associé avec Philipon à la création du journal, Honoré de Balzac en rédige le prospectus et y donne, sous divers pseudonymes, une trentaine d’articles jusqu’en février 1831, ainsi que l’essai Petites Misères de la vie conjugale en 1830.

Ainsi, dans l’exemplaire n°2 du journal publié le 11 novembre 1830, Balzac publie son second article qu’il intitule « L’ Opium » et signe du pseudonyme « Le Comte Alex. De B…. ». A partir de 1830, Honoré de Balzac donne jusqu’en février 1831 sous l’un des quatre pseudonymes ci-après une trentaine d’articles à La Caricature: Alfred Coudreux, Le Comte Alex. de B…, Henri B…, E. Morisseau.

La Caricature mene un combat contre le pouvoir de Louis-Philippe Ier, ce qui en fait une publication importante de l’histoire de la caricature en France. En butte aux interdictions de la censure royale et autres procès intentés par le pouvoir, Philipon fonde, pour assurer la survie de son journal et financer les différents frais (frais de procès, coût de la censure, ..), L’Association Mensuelle Lithographique pour la liberté de la presse. En contrepartie de l’obole versée par les souscripteurs, ils recevaient chaque mois une lithographie. Elle parut sous le nom de La Lithographie mensuelle d’août 1832 à 1834.

La Caricature cesse provisoirement de paraître à la suite de la promulgation de la loi sur la presse du 9 septembre 1835, consécutive à l’attentat de Fieschi. Repris en 1838 sous le titre La Caricature provisoire, le journal change de formule et de sous-titre. Il prend à partir du numéro 36 du 7 juillet 1839 le titre de La Caricature morale judiciaire, littéraire, artistique, fashionable et scénique puis en janvier 1842 celui de La Caricature, revue satirique des modes, des théâtres, de la musique, des tribunaux et de la littérature. La satire politique fit place aux études de mœurs et à la satire sociale. Emmanuel Gonzalès en assure la direction de 1839 à 1840 et Louis Huart la rédaction de 1840 à 1843, date de son absorption par Le Charivari.

Créé dans l’atmosphère des années de contestation politique et sociale qui suivent l’avènement de la monarchie de Juillet, La Caricature est le prototype du journal de satire engagé. Parmi les nombreuses feuilles qui paraissent à ce moment-là, il est, avec Le Charivari, le journal qui contribue avec le plus de succès au travail de sape réalisé contre la monarchie de Juillet. La verve des rédacteurs et le talent des plus grands caricaturistes de l’époque (en première ligne Daumier, Grandville, Traviès) expliquent la notoriété acquise par le journal dans cette bataille. Ses charges contre le régime de Louis-Philippe lui valent de nombreuses poursuites et notamment la condamnation de son directeur, Charles Philipon, inventeur de la « poire », à six mois de prison pour « outrages à la personne du roi » (novembre 1831).

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